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La nuit tragique

Arthur Conan Doyle

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Arthur Conan Doyle (1859-1930)Né Arthur Doyle, adopta le patronyme "Conan Doyle", Conan étant le nom de son parrain.Traducteur: René Lécuyer (1887 – 1939)LA NUIT TRAGIQUE - Robinson, le patron te demande!«Le diable l’emporte!» bougonnai-je en moi-même. car M.Dickson, représentant à Odessa de la maison Bailey et Cie, les gros marchands de blé, était un homme particulièrement irascible, comme j’avais déjà eu l’occasion de l’apprendre à mes dépens.— Qu’est-ce qu’il y a encore de cassé? — demandai-je à mon collègue. — est-ce qu’il a déjà eu vent de notre escapade à Nicolaïeff, ou bien s’agit-il d’autre chose?— Je n’en ai pas la moindre idée, — me répondit Gregory. — mais le vieux m’a paru d’assez bonne humeur. Seulement je te conseille de ne pas te faire attendre.Pour être prêt à toute éventualité je m’efforçai donc de prendre la mine scandalisée d’un homme qu’on accuse injustement, et j’entrai résolument dans la cage du lion.M.Dickson était debout. le dos au feu, dans cette attitude chère aux négociants britanniques. il m’invita d’un geste à m’asseoir.— Monsieur Robinson, — commença-t-il. — j’ai beaucoup de confiance dans votre bon sens et votre discrétion. Sans doute, il faut que jeunesse se passe, mais je crois que, malgré vos apparences de légèreté, vous avez au fond le caractère très sérieux.Je m’inclinai.— Il me semble, — poursuit-il, — que vous parlez le russe assez couramment.Je m’inclinai encore.— Eh bien, voici, — continua-t-il. — j’ai une mission à vous confier. votre avancement pourra dépendre de l’habileté avec laquelle vous la remplirez, car c’est une affaire de la pus haute importance, et je m’en serais chargé moi-même si ma présence ici n’était absolument indispensable.— Soyez certain, monsieur, — que je m’y emploierai de mon mieux, — répondis-je.— Bien, monsieur, très bien! Voici en deux mots ce dont il s’agit. La ligne du chemin de fer vient d’être prolongée jusqu’à Solteff, à quelques centaines de milles vers le nord. Or, je désirerais prendre les devants sur les autres firmes d’Odessa pour m’assurer la récolte de cette région, récolte qui pourra, j’ai tout lieu de le croire, s’acquérir à très bas prix. Vous pousserez donc jusqu’à Solteff, et là, vous irez rendre visite à un certain M.Dimidoff, qui est le plus grand propriétaire foncier de la ville. Vous traiterez avec lui au mieux de nos intérêts. Nous tenons, M.Dimidoff et moi, à ce que l’affaire se fasse sans bruit et aussi secrètement que possible… il sera même préférable qu’on en ignore tout jusqu’au moment où le grain arrivera à Odessa. Nous y tenons: moi, dans l’intérêt de la maison, et M.Dimidoff en raison des préjugés qu’entretiennent ses cultivateurs à l’égard de l’exportation. Vous partirez ce soir même. on sera prévenu de votre arrivée l

Nombre de pages : 19

Date de publication :

Éditeur : Audiocité

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