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Les anarchistes et la prostitution : perspectives historiques
Archive ouverte
Edited by IRIS-EHESS ; Genre, sexualité et société
Aujourd’hui, les réseaux anarchistes en Amérique du Nord et en Europe sont traversés par des débats portant sur la prostitution. Une analyse des discours anarchistes au sujet de la prostitution de la fin du xixe siècle au milieu du xxe siècle permet de dégager, au-delà de la diversité, certaines perspectives convergentes et les tendances les plus prononcées. La majorité des anarchistes semble partager l’avis que c’est la misère provoquée par le capitalisme qui pousse les femmes pauvres à se prostituer. Pour plusieurs, la prostitution peut être comparée au mariage ou à un métier rémunéré, mais elle reste la forme d’exploitation la plus injuste et la plus violente. Quant aux solutions, les anarchistes du passé ont exécuté des proxénètes, encouragé les prostituées à se syndiquer, ou tenté de les aider à se sortir de la prostitution par la création d’ateliers autogérés ou de centres d’hébergement.. Anarchist networks throughout North America and Europe are currently engaged in debates on the topic of prostitution. Despite their diversity, a discourse analysis on this subject about anarchists from the late 19th century to the middle of the 20th reveals certain converging outlooks and influential trends. Most anarchists of that period seemed to agree that the misery engendered by capitalism is what drove poor women into prostitution. For some, prostitution bears comparison with marriage or various wage-earning trades, but it remains the most unfair and violent form of exploitation. Solutions proposed by anarchists in the past included executing procurers, helping prostitutes to unionize, setting up centres for individuals wishing to give up prostitution, and assisting prostitutes in establishing self-managed workplaces.