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La perte de confiance au Mali
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La vie en société n’est possible que lorsqu’on accorde sa confiance à autrui. Le fait de voter pour un président, c’est lui confier une souveraineté qui est la compétence qui se trouve au-dessus de toutes les autres compétences. Pourtant la constitution malienne du 25 février 1992 reconnait que le mandat est impératif. L’élu, après avoir été élu, va se séparer du peuple, alors que l’homme politique tient son pouvoir du peuple. Au lieu de créer des institutions qui soient proches de la population, ils vont créer des structures qui s’éloignent de la population, qui entrainent la perte de légitimité, de confiance, et créent la méfiance et de défiance.
Thomas Hobbes a souligné l’importance de la confiance dans la construction du corps social et de l’Etat moderne. Les individus vivent dans un état de guerre souvent réduit à l’expression d’une défiance vis-à-vis des autres individus. Cet état de guerre est l’expression de l’envie ou de la haine. La confiance revient à soumettre sa propre volonté à la volonté du Léviathan, ce qui signifie que cette soumission dépasse un simple consentement : on abandonne son droit à gouverner parce qu’on a confiance dans l’Etat, entendu par Hobbes comme le civitas. L’auteur distingue deux types d’état dans son chapitre 17 du Léviathan : l’état par acquisition né de la confiance, et par institution.
Cette confiance dans les institutions est essentielle et conditionne l’état d’esprit du corps social. Pour qu’il ait la confiance, le Mali doit disposer d’un ensemble d’institutions dotées de capacités suffisantes en matière de sécurité, des forces de police et une armée doivent exister et être en mesure de remplir la mission qui leur est impartie, et ce, dans le respect de leurs compétences respectives.