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Les Carnets de guerre : 1914-1918 d'Ernst Jünger - épisode 2 / Maurice Genevoix
Document audiovisuel
Edited by France Culture. Paris - 2014
Choix des textes: Yann Collette et Jean Torrent
Accordéoniste: Marc Perrone
Réalisation: Claude Guerre
Conseillère littéraire Emmanuelle Chevrière
Les Carnets de guerre 1914-1918 constituent la face cachée d'Orages d'acier, qui, pour André Gide, était «incontestablement le plus beau livre de guerre» qu'il ait jamais lu. Écrits directement dans le feu de l'action, ces quinze petits carnets d'écolier nous révèlent la matière brute sur laquelle Jünger se livra, une fois la paix revenue, à un savant travail de réécriture.
Fort peu de témoins sont restés autant d'années que lui en première ligne des combats, sans jamais cesser de prendre des notes d'une acuité stupéfiante. Sept fois blessé, Jünger a pu relater avec une objectivité volontairement glaciale les souffrances du fantassin.
Ce témoignage sans fard d'un engagé volontaire de dix-neuf ans ne cache rien des horreurs de la guerre. Mais il ne dissimule pas non plus l'enthousiasme de départ, la joie de se battre et le délire meurtrier qui s'empare des hommes au moment de l'assaut. D'où l'incontestable intérêt historique et documentaire de ces carnets qui révèlent également des aspects inconnus de la personnalité complexe d'Ernst Jünger.
Episode 1
"Les carnets de guerre-1914/1918"
"Ernst Jünger, d’un côté et Maurice Genevoix, de l’autre, portèrent sur la Grande Guerre, le témoignage le plus fort, chacun dans sa langue, chacun dans son camp. D’emblée, ces deux écrivains prodigieux avaient compris que l’événement était si affolant, si inhumain qu’il défiait les possibilités de la littérature. Ces deux écrivains-soldats prennent des notes sur le vif, relèvent et enregistrent les détails significatifs, ceux qui ont une valeur symbolique. Ils écrivent au ras des sacs de sable qui garnissent leurs tranchées, ils écrivent dans une mêlée d’autant plus confuse que leurs chefs les tiennent dans l’ignorance de la logique des mouvements qu’ils leur imposent." Brice Couturier